La Viticulture bio...Logique!

Mon objectif est la production de vins de terroirs, purs reflets des conditions de sols, de climats, d'exposition qui sont à l'origine de la production du raisin par la vigne dans une combinaison complexe et inédite de situations. La diversité est mon crédo et je ne veux me substituer à la Nature qui donne des conditions différentes chaque année: chaque millésime est donc unique et différent pour moi.
Pour produire des raisins et des vins "dans la plus pure expression de leur terroir" d'origine, je suis convaincu, comme de plus en plus de vignerons, que la viticulture biologique est l'unique possibilité.
Elle repose sur différents principes et il en découle une multitude de pratiques. Les fondements de la bio sont: refus des produits de synthèse: utilisation de produits d'origines naturelles, travail en préventif plutôt que curatif, favoriser la biodiversité, source d'autorégulation dans les écosystèmes agricoles.

Au niveau du sol:
L'objectif est de laisser la plante s'alimenter et puiser le meilleur du terrain sur lequel elle se développe.
Pour cela, il faut favoriser l'aération et la circulation de l'eau, favoriser la vie microbienne du sol, maintenir une diversité de flore maitrisée pour ne pas concurrencer la vigne;
Concrètement:
- pas de désherbage chimique, travail du sol superficiel dans et sous le rang pour limiter le développement des adventices
- limitation des tassements par un passage d'engin réduits au minimum: beaucoup de travaux restent manuels (épamprages, relevages, cisaillages, voir travail du sol et traitements ) contrairement aux pratiques actuelles qui tendent à la mécanisation à outrance...
- travail avec un tracteur chenillard interligne ultraléger (800 kg) pour les traitements et labours, ce qui limite la pression au sol mais aussi la consommation de fuel!
- pas d'engrais chimiques, mais des apports organiques selon les besoins: "nourrir le sol, pas la plante"



Au niveau de la plante:
Le but est d'avoir une plante équilibrée, qui se nourrit et se développe sans excès de vigueur ou déséquilibre entrainant l'apparition de maladies ou carences... Cela ramène au sol, mais on peut en complément mettre la plante dans des conditions qui limitent les risques de maladie par des pratiques dites prophylactiques: on prévient la maladie plutôt que la guérir.
Concrètement:
- réflexion sur la formation de la taille pour une meilleure qualité de palissage
- épamprage et ébourgeonnage soignés pour une aération des souches
- effeuillage pour limiter les risques de maladie (Oïdium, pourri)
- palissage soigné pour éviter les entassement de végétation (maladie et moindre exposition au soleil, donc moindre maturité)
- recours aux plantes pour renforcer les défenses de la vigne: tisanes de saule, achillée, ortie, décoctions de prêles, purins d'ortie et de consoude
- recours à des doses limitées de cuivre (mildiou) et soufre (oïdium) en prévention des cryptogames ravageurs de la vigne.


Le gros avantage du site est l'absence complète de vignes ou autres productions végétales à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde: zéro risque de "contamination accidentelle" de mes vignes par des produits chimiques comme c'est malheureusement bien souvent le cas dans les vignobles de grandes superficies, avec des parcelles bio et conventionnelles mitoyennes... Et cela est particulièrement important pour moi: je suis farouchement convaincu de la  dangerosité des produits phytosanitaires de synthèse (nombreuses molécules avec effet cocktails, solvants organiques hautement cancérigènes). L'hypocrisie et le mensonge ambiants à ce sujet dans la profession agricole me révoltent!
Les autres conséquences de cet isolement: une grande diversité de flore et de faune, et peu de risque de pullulation de ravageurs,bref que du positif!
Ma philosophie de travail dans les vignes est simple, et provient de rencontres avec des vignerons passionnés, passionnants, souvent un peu rebels et militants, rejetant les dérives des pratiques viticoles en cours depuis plusieurs dizaines d'années...Et contradictoires avec la notion même d'AOC et de terroir!

L'ensemble des vignes est engagé en conversion vers l'Agriculture Biologique depuis Août 2011 (Certification par Ecocert SAS): certification bio après trois ans de conversion, soit en 2014.